Les nuits en tente ont commencé. Quel plaisir. On reste encore dans du semi-wild, le jardin arrière d’un bed and breakfast dont la saison n’a pas encore commencé, un camping fermé, un peu border line mais en cours de rafraîchissement. Les tenanciers, surpris par la demande, nous accueillent en fait très gentiment. Entre les chiens, les criquets, les chiens, le froid, les chiens et les voitures qui passent, le plaisir est en fait encore relativement subtil.


Une petite dizaine de jours que nous sommes en Grèce. Un monde qui nous sépare de l’Italie. Un rythme plus lent, le temps s’installe et nous invite à contempler, observer. Les routes sont larges et peu fréquentées. On a parfois du deux fois deux bandes où passe une voiture par quart d’heure, et de plus à son aise. Jusque ce matin en tous cas, l’arrivée vers Patras était un peu plus dense. On verra ce que le Péloponnèse nous réserve, j’ai hâte. Nous visitons Olympie demain, retour à la culture … et la voiture :).


Ce « grand voyage » est une sacré expérience. Bien sûr la vie est dense, les enfants demandent une énergie et une (at)tention constante, on n’est pas loin du vase clos (on dort dans un 30 m² ce soir) mais on s’aligne et j’ai tendance à croire que les flots s’équilibrent assez bien jusque là. Un brin nous renforce et chaque nouveau contact extérieur nous rapproche.


Notre petite famille Nivéa attire de fait les regards et les échanges. On se réjouit des paquets de biscuits et chocolat en tout genre qu’on nous offre. Après, quand il s’agit d’une quinzaine d’oranges venant d’un berger surgi d’on ne sait où et que Matthieu ne peut qu’accepter et donc empaqueter, je me marre…


Le relief enfin. Nous arpentons les dénivelés et franchissons les cols en se réconfortant à la pensée de la descente qui arrive après. Quels panoramas majestueux s’offrent à nous, on s’endort la tête pleine de rêves, de pics, de sommets et de bleu (voire de rouge). Plusieurs aigles, deux lynx, deux cigognes et une colonie de flamands roses ont déjà rejoint les centaines de biquettes, moutons, vaches (et chiens) que nous croisons au quotidien. Tous les sens sont aux aguets. Un bel oiseau a subi son dernier vol malheureusement, nos cœurs souffrent, adios amigo. On pense à toi, à tes proches.


Céline