Aujourd'hui s’est au moins dégagé un consensus, c'était la journée "la plus pourrie". Lever après une nuit nichée dans un quartier festif de Lecce, où la movida du samedi soir ne nous aura fait tourner que dans notre lit malheureusement… Le réveil malgré tout enthousiaste voit la pluie débarquer à l'heure même du départ, la grosse, celle qui mouille, celle que le cycliste redoute le plus. Changement de programme, on remonte les sacoches et on ouvre les manuels, bonheur garanti, le plaisir d'apprendre, d’accorder, de fractionner, de rationaliser. Départ finalement vers 11h45, c'est pourtant la plus longue étape au programme. Un air de ras-le-bol se pointe. Vents contraires, faux plat lancinant sur fond de routes droites monotonement rectilignes confirment le diagnostic du jour. A coup de Kinder, Coca, « il ou elle » et autres remontants, on arrive finalement, le soleil se couchant sur un ciel (familial) au bleu retrouvé.  Gaston et Matthieu sortent les instruments et d'autres accords prennent place, plus entraînants !


Abstraction faite de l’humeur du jour, notre première semaine dans les Pouilles nous plonge dans une toute autre Italie que la semaine entre Rome et Naples, plus paisible, plus aérée, plus belle probablement. Nous les arpentons par des petites routes très calmes la plupart du temps, bordées par la mer, des réserves naturelles, des champs d’oliviers, … Nous suivons pratiquement le contour du talon. En cette saison, les petites villes blanches et marina côtières nous offrent principalement des volets clos ainsi que l’une ou l’autre épicerie ouverte mais l’odeur des soirées folles d’été et des places bondées n’est pas loin. La région est magnifique, quel bonheur de la découvrir dans ces conditions.


Notre semaine est également marquée par notre rencontre avec Nora, romaine d’origine, grande voyageuse qui s’est posée vingt ans en Belgique pour notamment y rencontrer Marcel et s’installer ensuite avec lui dans les alentours d’Alezio à quelques kilomètres de Gallipoli, petite perle portuaire de la Salente. Nora nous a accueillis comme des rois. Coup de cœur des grands comme des petits, repos, jeux, rires, spécialités italiennes du sud, découverte de la région (nous irons - en voiture- jusqu’à la pointe extrême, là où les deux mers se rencontrent), le tout bercé par les histoires de sa vie et des échanges de vue engageants. Un sentiment de cocon délicieux, encore merci Nora.

Demain Alberobello, village typique aux Trulli, après-demain premier wwoofing, je suis curieuse.


Céline